Je ne connais pas beaucoup de personnes qui se tournent les pouces et trouvent que la vie est longue et ennuyante. Nous avons généralement tous un niveau de vie un peu fou, entre le boulot, les enfants, les tâches quotidiennes, les entraînements (ou les vœux pieux de s’entraîner) et tutti quanti.
Je me trouve donc privilégiée, car habituellement, malgré mon horaire chargé, je trouve le temps, mais surtout je me l’accorde, pour écrire mes romans ou mes scénarios. Car, en effet, je suis assez disciplinée. Je me donne un certain objectif quant au nombre de mots que j’écris par jour et cela fonctionnait assez bien jusqu’à il y a de cela une semaine et demie.
Comptabilité littéraire
Avant de parler de la raison pour laquelle je n’écris pas comme à mon habitude, je dois vous parler de cette manie, assez répandue, si j’en crois mes lectures, qu’ont certains auteurs de calculer le nombre de mots rédigés par séance d’écriture. Depuis que j’ai adopté cette manière de procéder, j’avoue qu’il m’est plus difficile de procrastiner. J’ai un objectif quotidien clair et précis, généralement très facile à atteindre si je m’en donne la peine. Si ce n’est pas bon, ce n’est pas grave, on efface et on recommence. Le but est surtout de créer une habitude, d’entraîner le muscle de l’écriture et de se sentir bien en constatant que l’on progresse vers une finalité souhaitée. Et il n’est pas rare que je dépasse mes objectifs et cela est très inspirant.
Le but est surtout d'entraîner le muscle de l'écriture et de se sentir bien en constatant que l'on progresse vers une finalité souhaitée.
Aléas
Mais depuis environ une semaine et demie, je suis en grave déficit. Et ce n’est pas par un manque de volonté, mais plutôt par un concours de circonstances. Mon amoureux s’est fait opérer pour son « grand petit » cœur, ma fille a eu une infection aux gencives (à cause d’une dent de bébé qui refuse de tomber), un deuil est survenu dans la famille, des rendez-vous étaient pris… Bref. Mais si ce n’était que de cela…
Il faut dire que depuis que je suis travailleuse autonome, j’ai eu le bonheur de trouver des contrats de rédaction sans avoir eu trop à chercher. Et alors que je suis sur le point de finaliser un gros contrat qui m’occupe depuis le mois de juin dernier, je me suis fait proposer pas un, mais deux autres contrats. Quelles bonnes nouvelles!
Plusieurs d’entre vous comprendront que dans les circonstances, j’ai sauté sur l’occasion. Il y a un contrat à court terme et un à long terme, voire très long terme. Mais le début de ceux-ci empiète un peu sur le contrat que je termine en ce moment. Ce qui fait que je fais beaucoup d’heures et que lorsque j’ai quelques instants devant moi, j’ai plutôt envie de m’éloigner de mon ordinateur et de me reposer les méninges.
D’ailleurs, j’ai failli ne pas rédiger d’article de blogue cette semaine, mais finalement, l’envie d’écrire a été plus forte. L’envie d’écrire pour moi, d’écrire pour vous. Comme quoi, je deviens rapidement une bête routinière.
Mon déficit littéraire, pourtant, demeure. Je n’ai guère écrit plus d’une misérable page de mon roman Parallèles cette semaine. Et vous savez quoi? Ça me ronge. J’ai tellement ancré cette habitude dans mon quotidien que cela me démange de ne pas écrire pour moi.
Mais les deux ou trois prochaines semaines représenteront une période plus occupée que de coutume et je dois retrouver un rythme qui ne viendra pas m’épuiser. Alors, je dois sacrifier ce qui me tient le plus à cœur (hormis ma famille, bien sûr!), pour un instant.
Mais ne vous inquiétez pas pour moi, je reprendrai le collier rapidement et réinstaurerai mes bonnes vieilles habitudes dès que tout reprendra un cours plus normal et que le tourbillon de la vie me laissera une seconde pour reprendre mon souffle. Car mon besoin d’écrire est plus fort que tout (ou presque). Et qui sait, j’en sortirai peut-être avec des idées nouvelles et plus riches que si je n’avais pas eu ce soubresaut dans le temps.
Comments